Le travail au rucher suppose souvent que l’on retire quelques cadres de la ruche que l’on est en train de visiter. Eviter de poser les cadres au sol est une mesure élémentaire pour éviter la contamination des ruches et du miel. Rappelons, par exemple, que la redoutable bactérie du botulisme, Clostridium botuli, forme des spores survivant dans la terre et dans le miel, qui devient alors potentiellement dangereux pour les très jeunes enfants. Nos cadres ne verront donc jamais le sol. Mais où les poser lorsque nous travaillons au rucher ?
Les hausses en particulier, qui sont un contenant alimentaire, seront toujours posées sur un support propre. Celui-ci peut être le couvercle de la ruche retourné, s’il est plat. Dans les autres cas il faut leur prévoir un support ad hoc. Il suffit de clouer une petite latte de 1cm d’épaisseur sur trois des côtés d’une planche de contre-plaqué aux dimensions de la hausse, pour obtenir un support peu encombrant, dont les abeilles peuvent sortir à leur guise et dont il sera facile de brosser les abeilles après la visite. Par la même occasion on dispose ainsi d’un plancher de secours toujours bien utile au rucher.
Pour les cadres de corps plusieurs formules existent, à acheter dans les commerces spécialisés ou à réaliser soi-même.
La première consiste en deux tiges métalliques dont le support s’accroche à l’un des côtés de la ruche (photo1). Trois cadres peuvent y prendre place. Facile à transporter, peu encombrant, ce système a toutefois l’inconvénient que des abeilles peuvent en tomber au sol, notamment lorsqu’on en retire les cadres dont les tiges ont tendance à racler les côtés.
La seconde (photo 2) est un bac s’accrochant également sur le côté de la ruche et pouvant contenir deux cadres ; dans ce cas les abeilles tombées sont facilement secouées au-dessus de la ruche en fin de visite.
Dans les deux cas, les ruches doivent être suffisamment éloignées les unes des autres pour que le dispositif puisse prendre place latéralement sur chacune d’elles.
On peut aussi construire facilement un chevalet (photo 3) : quatre pieds et deux supports quadrangulaires, celui du haut accueillant les cadres et leurs abeilles, celui du bas une planche de fin contre-plaqué amovible qui recueillera les abeilles tombées, qu’on brossera au-dessus de la ruche en fin de visite. Ce système est plus encombrant mais offre l’avantage de recevoir aisément six cadres qui restent à la vue, ce qui peut être utile dans certaines manipulations (par exemple, trier des cadres pour constituer une ruchette ou chercher une reine vierge dans une grosse colonie). Il offre aussi l’avantage qu’on peut le construire à sa hauteur, ce qui diminue la fatigue lors de la visite. On peut aussi y poser une hausse, second support utile lorsqu’il faut inverser l’ordre des hausses sur la ruche (placement du chasse-abeilles par exemple) ; il joue alors le même rôle que le support présenté dans l’ActuAPI n°45 (1-2009)
Enfin, le rôle de porte-cadre peut être rempli par une ruchette posée à côté de la ruche ou sur un support dans le couloir de travail. Dans ce cas, on veillera à ce que cette ruchette ait un plancher simple et plein, toujours pour en brosser aisément les abeilles en fin de visite.
Le maître-achat ? Celui qui vous va, à vous-même et à votre rucher ! Dans tous les cas, disposer d’un support permet d’éviter les contaminations mais aussi les efforts inutiles : en reprenant des cadres posés au pied de la ruche, on a tendance à se courber, ce qu’il n’est jamais bon de faire pour ramasser un poids. L’hygiène de vos abeilles va de pair avec celle de votre dos. Bel été à vous-mêmes et à vos avettes!